Découvrez la nouvelle ligne de production de masques FFP2 à Genève, un projet solidaire qui allie innovation et réinsertion professionnelle. Fabriqués localement à prix raisonnable, ces masques sont destinés aux hôpitaux suisses et étrangers, tout en créant des emplois pour des personnes en situation de handicap.
Une nouvelle ligne de production de masques FFP2 a été inaugurée récemment dans les locaux de l'entreprise sociale PRO, au Petit-Lancy, dans la région de Genève. Ce projet, initié en collaboration avec les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), a pour objectif de fournir des masques de protection à des prix raisonnables, tout en offrant des opportunités d'emploi à des personnes en situation de handicap ou en réinsertion professionnelle.
Ce projet, né au printemps dernier en réponse aux difficultés rencontrées lors de la première vague de la pandémie de Covid-19, est l'aboutissement d'une collaboration entre les HUG et la fondation Hans Wilsdorf. Bertrand Levrat, directeur général des HUG, souligne l'importance de ne plus dépendre exclusivement des chaînes de production étrangères, notamment en Chine, pour garantir la sécurité sanitaire du pays.
Grâce à un financement de deux millions de francs, l’aménagement des locaux et la formation des équipes ont été rendus possibles. Le directeur général de PRO, Ivan Haro, met en avant l’approche sociale de ce projet : en achetant ces masques, les consommateurs soutiennent un projet de réinsertion professionnelle. Une équipe composée de mécaniciens et de personnes en situation de handicap travaille à tour de rôle sur cette ligne de production, qui peut fabriquer jusqu'à 36 000 masques par jour.
Le masque produit, baptisé « SWISS-FFP2 1602 », est un modèle jetable et auto-filtrant, capable de retenir 94 % des particules en suspension dans l’air. Plusieurs modèles sont disponibles : un masque à élastiques derrière les oreilles, déjà certifié, et un autre à boucles derrière la tête, en cours de certification. Un modèle spécial pour les porteurs de lunettes, qui évite la buée, est également en développement. Les masques sont vendus à prix coûtant aux HUG, les propriétaires de la ligne de production, et actuellement, chaque masque est vendu entre 1 et 1,50 franc l’unité, un tarif bien plus bas que ceux observés au début de la pandémie, où les prix pouvaient atteindre 6 francs par masque.
Les HUG, ainsi que d'autres hôpitaux et cliniques suisses, bénéficieront en priorité de cette production locale. Les autorités prévoient également de fournir des pharmacies et des entreprises, et dans un futur proche, des ventes à l’international, notamment en Europe.
Le conseiller d’État Mauro Poggia a salué cette initiative, la qualifiant de démarche "win-win". Il met en avant le fait que cette production locale permet non seulement de garantir l’autosuffisance en matière de protection sanitaire, mais aussi de créer des emplois utiles pour des personnes en difficulté, tout en renforçant l’économie et l'image du canton de Genève.
Ainsi, ce projet symbolise une belle réussite du partenariat public-privé, où innovation et solidarité se rencontrent pour offrir une solution durable et bénéfique à tous.
Source : 20min
