Les algorithmes jouent un rôle croissant dans les administrations publiques suisses, notamment dans la santé, la justice, les assurances et la répartition scolaire. Un rapport d'AlgorithmWatch détaille ces usages, incluant l'IA pour diagnostiquer le cancer, les chatbots pour les demandes administratives, et des outils préventifs pour la sécurité.
En Suisse, les algorithmes sont utilisés dans divers secteurs publics pour assister la prise de décision, qu’il s’agisse de prévention des crimes, de diagnostics médicaux, de gestion des assurances ou encore de répartition des élèves dans les écoles. L’organisation AlgorithmWatch a récemment publié un rapport sur les usages des systèmes d’aide à la décision algorithmique (ADM) dans le secteur public helvétique.
Par exemple, dans le domaine de la santé, des hôpitaux suisses, tels que les HUG et l’hôpital de Nyon, utilisent l’intelligence artificielle (IA) pour diagnostiquer le cancer et sélectionner les traitements appropriés, avec des outils comme Watson for Genomics d'IBM. À Zurich, l’ADM est également employé dans les secteurs de la radiologie et de la pathologie.
Les chatbots sont également déployés dans des cantons comme Saint-Gall ou l'Argovie, facilitant la gestion des demandes administratives, notamment celles liées aux réductions de primes d'assurance. Ce type d'outil est conçu pour alléger le travail des services publics face à un grand nombre de requêtes.
Dans le secteur de la justice pénale, le logiciel FaST aide à prévenir la récidive en classant les délinquants en fonction de leur risque. Les données utilisées incluent des facteurs statistiques généraux comme les antécédents criminels, l’âge et d’autres indicateurs de risque.
Certaines polices cantonales, comme celles de Bâle-Campagne, d’Argovie et de Zurich, ont recours à des logiciels préventifs pour identifier des zones à risque de cambriolages. Le programme PRECOBS, par exemple, analyse les tendances des cambriolages pour prévoir les futures cibles possibles.
Les systèmes ADM sont également utilisés par l’Administration fédérale des douanes pour analyser les risques liés aux marchandises et déterminer celles devant être inspectées. Ce processus sera encore amélioré par le programme DaziT, destiné à numériser toutes les procédures douanières d'ici 2026.
Dans le domaine des assurances, notamment pour les accidents et l’assurance militaire, les algorithmes pourraient bientôt automatiser la prise de décisions en évaluant des dossiers médicaux et en calculant des primes.
Enfin, des projets, comme celui de la répartition des élèves dans les écoles de Zurich, montrent l’utilisation de l’ADM pour favoriser la mixité sociale au sein des établissements scolaires, en ajustant la composition des classes grâce à des algorithmes d’analyse des données.
Les applications des algorithmes dans les administrations publiques en Suisse se multiplient, suscitant des questions sur l’éthique, la transparence et la responsabilité des décisions prises par des systèmes automatisés.
Source : ICTjournal
